Les faussaires, de plus en plus habiles, dupent souvent les experts. Différencier le vrai du faux s’avère donc complexe : le rôle de l’expert est devenu déterminant. Avec l’idée de faire corroborer un maximum de paramètres pour asseoir l’expertise d'une oeuvre d'art, il est ainsi souvent fait appel aux historiens de l’art, aux experts stylistiques, mais aussi aux scientifiques.
 

Le protocole d'expertise en écritures/signatures pouvant s'appliquer aux œuvres d'art pour l'authentification de mentions manuscrites apposées sur des tableaux, dessins, etc....l’expertise des signatures et/ou des écritures est  aussi une aide précieuse dans le processus d'authentification d'une oeuvre d'art.  
 

Les faussaires imitent ou falsifient souvent la signature, voire d’autres documents pour donner de la crédibilité et de la valeur à leur faux. (Rappelons que la reproduction totale ou partielle d'une œuvre d'art en violation des droits de la propriété intellectuelle est un délit, prévu et réprimé par le CPI aux art. L. 335-1 et suivants - ces reproductions illégales comportent souvent de fausses signatures).
 

Il n’y a aucune règle particulière en vigueur pour apposer une signature : elle peut être placée librement et dans n’importe quelle couleur.  Elle peut connaître des variations et des évolutions au fil du temps mais la signature est la dernière production graphique à s’altérer et à disparaître.
 

Ainsi la signature peut aussi contribuer à dater l’œuvre ou la date d’apposition de la signature. Cependant parfois une signature peut être authentique mais pas l’œuvre : il est connu que Corot signait les œuvres de ses élèves ou réalisés par des amis. Dali signait des pages blanches « Canson » en ajoutant « vous en ferez ce que vous voudrez » !.
 

Christine NAVARRO est conférencier :

• au Diplôme Universitaire "D'expertise des œuvres d'art" - ’Université Panthéon-Assas (Paris 2),

• à l'Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) lors de la formation continue sur "le faux en matière d'oeuvre d'art".